La nutrivigilance
Compléments alimentaires, nouveaux aliments, aliments enrichis ou boissons dites énergisantes : la consommation de ces produits peut provoquer des effets indésirables. Pour les identifier rapidement et protéger au mieux la santé des consommateurs, l’Anses a mis en place un dispositif de vigilance alimentaire : la nutrivigilance.
Qu’est-ce que la nutrivigilance ?
C’est un dispositif qui a pour objectif d'améliorer la sécurité des consommateurs en identifiant rapidement d'éventuels effets indésirables liés à la consommation de certains aliments. Les effets indésirables peuvent être de différentes natures et présenter des niveaux de gravité variables, de la simple démangeaison à des pathologies sévères comme des pancréatites ou des troubles cardiaques, en passant par des maux de tête ou de ventre par exemple.
Quels sont les aliments concernés par la nutrivigilance ?
- les compléments alimentaires : des concentrés de nutriments, de plantes ou de substances sous forme de doses ;
- les aliments ou boissons enrichis : des denrées alimentaires auxquelles on a ajouté des vitamines, minéraux ou autres substances, acides aminés ou des extraits de plantes, comme les boissons dites énergisantes, le lait enrichi en vitamine D, certains produits végétariens enrichis en nutriments, etc. ;
- les nouveaux aliments et nouveaux ingrédients : des aliments qui n’étaient pas consommés en Europe avant 1997 ou qui ont été produits à partir de nouvelles sources, avec des nouvelles substances ou technologies comme la gomme de guar, le jus de noni, la pulpe déshydratée de fruit de baobab, etc. ;
- les produits destinés à l'alimentation de populations particulières : les préparations pour nourrissons, les produits pour les patients souffrant de troubles métaboliques ou de dénutrition, etc.
La mise en œuvre du dispositif national de nutrivigilance a été confiée à l'Agence en 2009. Depuis, plus de 5 000 déclarations ont été enregistrées, avec une moyenne de 1000 déclarations par an ces dernières années.
Qui déclare les effets indésirables ?
Les professionnels de santé, tels que les médecins, pharmaciens, sages-femmes, masseurs-kinésithérapeutes mais aussi les diététiciens, les fabricants ou distributeurs qui sont témoins ou ont connaissance d’effets indésirables liés à la consommation de ces aliments.
Les particuliers peuvent également déclarer en ligne les effets indésirables. Il est néanmoins recommandé de prendre contact avec un professionnel de santé afin que celui-ci effectue la déclaration.
Les professionnels de santé sont la clé d’un dispositif dynamique et efficace. Lors des consultations, pensez à interroger vos patients sur leur consommation de compléments alimentaires et autres produits alimentaires. En déclarant les effets indésirables dont vous avez connaissance, vous participez à améliorer la connaissance des produits et la sécurité des consommateurs !
Comment déclarer ?
Les effets indésirables peuvent être déclarés sur notre site dédié. La déclaration en ligne est organisée en six étapes et ne prend que quelques minutes :
Comment sont exploitées les déclarations ?
Les déclarations d’effets indésirables reçues par l’Anses sont analysées par un groupe de médecins qui évaluent la sévérité de l’effet indésirable et la probabilité d’un lien entre la consommation du produit et la survenue de cet effet, c’est l’imputabilité.
En cas d’imputabilité forte et de sévérité élevée, l’Agence alerte les pouvoirs publics pour que des mesures puissent être prises comme le contrôle des produits, la modification de leur étiquetage, la modification de la réglementation, voire le retrait des produits.
En fonction des effets constatés, du nombre de cas reçus et de leur imputabilité, l’Agence peut s’autosaisir afin de mener une évaluation des risques liés à la consommation de ces produits ou ingrédients. Ces évaluations donnent lieu à des avis scientifiques qui sont remis aux ministères concernés afin que ceux-ci prennent des mesures de gestion appropriées. Ces avis sont accompagnés de recommandations à destination des professionnels de santé, des consommateurs et des producteurs.
Nutrivigilance - Les principaux travaux publiés par l’Anses :
Depuis la création du dispositif en 2009, l’Anses a publié des évaluations des risques concernant une large gamme de produits suivis par la nutrivigilance. En voici quelques exemples :
- Compléments alimentaires contenant de la mélatonine (2018)
- Compléments alimentaires à base de spiruline (2017)
- Compléments alimentaires destinés aux femmes enceintes (2017)
- Compléments alimentaires destinés aux sportifs (2017)
- Compléments alimentaires à base de levure de riz rouge (2014)
- Compléments alimentaires à base de p-synéphrine (2014)
- Les boissons énergisantes (2013)
L’Anses publie également ponctuellement des avis afin de rendre publics des cas d’imputabilité et de sévérité élevées.