Les collations à l’école
Présentation du travail de l’Agence
Les habitudes alimentaires acquises au cours de l'enfance et de l'adolescence se construisent, en grande partie, dans le cadre familial, l'école venant en complément. Ces habitudes ont une influence majeure sur les comportements ultérieurs. Dans ce contexte, l’Agence a rendu plusieurs avis et recommandations concernant les collations proposées aux enfants dans le cadre scolaire.
D’une manière générale, l’Anses estime qu’il n’est pas souhaitable d’introduire des occasions de prises alimentaires en dehors des repas structurés (petit-déjeuner, déjeuner, goûter, dîner) afin notamment de limiter le risque d’apports énergétiques quotidiens excessifs. L’Anses recommande ainsi que la distribution d’aliments à l’école soit réalisée dans le cadre d’un repas structuré, comme le petit déjeuner ou le goûter, et ne fasse pas l’objet d’une « collation » à part entière.
La collation matinale
Instaurée dans les années 50 pour lutter contre les carences et la malnutrition chez les enfants, la collation matinale se composait alors essentiellement de lait afin de compenser des apports insuffisants liés à l’absence de petit-déjeuner. Cette distribution a été, par la suite, associée à d’autres aliments tels que des biscuits ou du chocolat, faisant de la collation matinale une prise alimentaire plus dense en énergie, avec des apports élevés en glucides simples et en lipides.
Or, d'après les enquêtes alimentaires réalisées par l’Anses, seule une minorité d'enfants de plus de 3 ans ne prend que rarement un petit déjeuner (6% des enfants de 3 à 14 ans ont pris de 0 à 4 petits déjeuners sur une semaine dans l’enquête INCA 1), voire n’en prend jamais (1, 4 % des enfants de 3 à 17 ans n’ont pas pris de petit déjeuner au cours des 7 jours de l’enquête INCA 2).
Par ailleurs, les études portant sur les apports en calcium des enfants, montrent que ceux-ci sont satisfaisants.
Ainsi, la collation telle que proposée dans le passé, à toute la classe, ne permet pas de prendre en compte la diversité des situations individuelles de chaque enfant.
En outre, la prise d'une collation matinale ne conduit pas à une éventuelle réduction des apports énergétiques des repas suivants (déjeuner et goûter) (données Inca 1). En revanche, elle entraîne une augmentation significative de l'apport énergétique journalier d'environ 4 %.
Se basant sur ces constats, l’Agence a considéré, dans un avis publié en 2004 que : de par sa composition, son horaire, son caractère systématique et indifférencié, la collation du matin à l'école n'est pas justifiée et ne constitue pas une réponse adaptée à l'absence de petit-déjeuner.
L’Agence recommande de ne distribuer qu'aux seuls enfants qui ne l'auraient pas pris, et ce dès l'arrivée à l'école et avant le début de la classe, un petit-déjeuner équilibré dont la composition serait conforme aux instructions de la circulaire sur la restauration scolaire.
Sur la base de cet avis de l’Agence, l'Éducation nationale a émis en 2004 des recommandations sur la collation matinale à destination des recteurs d'académie. Ces recommandations insistent sur la prise en compte des dimensions éducative, sociale et culturelle, qu’elles soient de nature géographique ou socio-économique, dans l’organisation des collations dans le milieu scolaire.
« Un fruit pour la récré »
Dans le cadre de l’opération « Un fruit pour la récré » lancée par les pouvoirs publics, qui consiste à distribuer, dans un but éducatif, une portion de fruit par semaine aux écoliers, l’Anses a été saisie sur les types, la quantité et la fréquence de distribution de fruits secs, séchés et oléagineux en fonction des publics visés (écoliers, collégiens, lycéens).
L’expertise de l’Anses a conclu sur l’absence de critère permettant de proposer une discrimination entre les fruits susceptibles d’être retenus pour cette opération. L’Agence recommande de varier autant que possible les types de fruits présentés, frais comme séchés. Par ailleurs, l’Anses recommande d’intégrer la distribution du fruit dans le cadre d’un repas structuré, comme le goûter, afin que cette action soit cohérente avec les recommandations concernant la suppression de la collation.
Ces éléments ont été pris en compte dans le cahier des charges destiné à la mise en œuvre de cette opération.