Les mycotoxines
Présentation et rôle de l’Anses
Les mycotoxines sont produites par certaines moisissures (ou champignons) sur les plantes au champ ou en cours de stockage. Plus de 300 d'entre elles ont été identifiées, mais seule une trentaine possède des propriétés toxiques réellement préoccupantes pour l'homme ou l'animal.
Les mycotoxines sont des contaminants naturels de nombreuses denrées d'origine végétale. Cela concerne notamment les céréales mais aussi les fruits, noix, amandes, pommes et les produits manufacturés issus de ces filières destinés à l'alimentation humaine. Elles sont également présentes dans les grains, fourrages et aliments composés destinés à l'alimentation animale et peuvent être retrouvées dans le lait, les œufs, les viandes ou les abats, si les animaux ont été exposés à une alimentation contaminée.
Généralement thermostables, elles ne sont pas détruites par les procédés habituels de cuisson et de stérilisation. Certaines mycotoxines ont une toxicité aiguë très marquée (exposition unique à une forte dose). Toutefois, en Europe, ce type d'exposition est exceptionnel chez l’Homme et concerne plutôt les filières animales. L'exposition répétée à de faibles doses, voire très faibles doses (effets chroniques), est la plus redoutée pour l’être humain, en raison des habitudes alimentaires ainsi que du pouvoir de persistance de ces toxines.
Évaluation des risques liés au mycotoxines
L'Agence a évalué les risques liés à la présence de mycotoxines dans la chaîne alimentaire aussi bien humaine qu’animale. Son objectif était de procéder à une revue des connaissances et d'approfondir plus particulièrement certains aspects notamment l'impact des mycotoxines sur la santé publique et la santé animale. Fruit de ce travail, le rapport « Évaluation des risques liés à la présence de mycotoxines dans les chaînes alimentaires humaine et animale (PDF) » publié fin 2009 présente un état des connaissances sur chaque famille de mycotoxines. Outre ce panorama détaillé, des recommandations en termes de recherche sur les risques liés à certaines de ces toxines et leur transfert dans les produits animaux ont été proposées.
Caractérisation de l'exposition de la population aux mycotoxines
Population générale
Une première EAT (EAT1), publiée en 2005, a été menée sur la population des adultes et enfants, en collaboration avec l’INRA. En 2006, l’Agence s’est autosaisie pour mener une seconde étude (EAT2) afin de suivre les évolutions temporelles des niveaux d’exposition. Cette étude, publiée en 2011, confirme le bon niveau de maîtrise des risques sanitaires associés à la présence potentielle de contaminants chimiques dans les aliments en France, sur la base des seuils réglementaires et valeurs toxicologiques de référence disponibles. Cependant, cette étude pointe également des dépassements de la valeur toxicologique de référence pour certains groupes de populations dans le cas du déoxynivalénol et de ses dérivés acétylés.
Ces risques étant souvent associés à des situations de forte consommation d’un aliment ou groupe d’aliments donné, l’Anses rappelle l’importance d’une alimentation diversifiée et équilibrée en variant les aliments et la quantité consommée.
Enfants de moins de 3 ans
Une EAT centrée sur l’alimentation infantile (EATi) a également permis d'évaluer l’exposition des enfants de moins de 3 ans. Les résultats de l'EATi ont été publiés en 2016. Cette étude a mis en évidence des situations jugées préoccupantes pour le déoxynivalénol et ses dérivés acétylés ainsi que pour les toxines T2-HT2. Pour ces toxines, les efforts afin de diminuer les expositions doivent être poursuivis. Par ailleurs, le risque n’a pas pu être exclu pour l’ochratoxine A et les aflatoxines pour lesquelles des efforts au niveau analytique doivent être réalisés afin de mieux caractériser l’exposition de la population infantile.