Protections intimes : composition et choc toxique, toutes nos recommandations
Substances chimiques, choc toxique, de plus en plus, les femmes s’interrogent sur les risques liés à l’utilisation des protections intimes. Dans notre expertise de 2018, les experts ont conclut à une faible concentration de substances chimiques dans la composition de ces produits, tampons, coupes menstruelles, ou encore serviettes hygiéniques. Toutefois, nous rappelons aux utilisatrices quelques règles d’hygiène très importantes lors de l'utilisation des protections intimes, notamment pour éviter le syndrôme du choc toxique.
Protections intimes : qu’est-ce que le choc toxique ?
Il existe aujourd’hui sur le marché deux catégories de protections intimes :
- les protections intimes internes destinées à être insérées dans le vagin afin d’absorber les flux menstruels. Les plus connus sont les tampons et les coupes menstruelles (appelées également cup). Les tampons sont à usage unique tandis que les coupes menstruelles sont réutilisables ;
- les protections intimes externes, à usage unique ou réutilisables : les serviettes hygiéniques et les protège-slips.
Le syndrome de choc toxique menstruel, est une maladie aiguë et infectieuse. Elle est causée par la libération d’une toxine bactérienne dans le sang, la TSST-1 produite par un type de staphylocoque doré (Staphylococcus aureus).
Une expertise sur la sécurité des produits de protection intime
L’Anses a été saisie en 2018 afin d’évaluer la sécurité des protections intimes. L’expertise a consisté à évaluer les risques sanitaires liés à la présence éventuelle de substances chimiques dans ces produits, mais également le risque de syndrome de choc toxique menstruel (SCT). En fin d’année 2019, l’Agence a publié des résultats complémentaires concernant les coupes menstruelles et les tampons. Ces essais complémentaires visaient à mieux caractériser la composition de leurs matériaux et estimer les risques par rapport au staphylocoque doré, la bactérie responsable du SCT.
Les essais ont révélé la présence de substances chimiques dans les tampons, les coupes menstruelles, les serviettes hygiéniques et/ou les protège-slips mais sans dépassement des seuils sanitaires. L’Anses ne met pas en évidence de risque lié à la présence de ces substances.
Amélioration de la qualité des matières premières et des procédés de fabrication
L’Agence recommande aux fabricants d’améliorer la qualité des matières premières et de réviser certains procédés de fabrication afin d’éliminer ou de réduire au maximum la présence des substances chimiques.
Le risque de syndrome de choc toxique menstruel
L’Anses n’a pas mis en évidence de relation directe entre les propriétés physico-chimiques des matériaux de ces protections intimes et un risque d’augmentation du SCT. L’expertise montre que le syndrome de choc toxique menstruel (SCT) est davantage lié aux conditions d’utilisation des protections intimes. Le risque de développer la maladie augmente avec une utilisation prolongée d’une protection interne et/ou l’utilisation d’une protection d’une capacité d’absorption plus forte que nécessaire.
Recommandations de l’Anses
Respectez les recommandations d’utilisation propres à chaque protection, en particulier celles sur le temps de port des tampons et des coupes.
Pensez à vous laver les mains avant et après le changement de protections intimes.
Utilisez un tampon uniquement pendant les règles.
Veillez à choisir votre tampon avec un pouvoir absorbant adapté à votre flux menstruel, afin de le changer régulièrement.
De façon générale, l’Agence rappelle aux utilisatrices l’importance de respecter les règles d’hygiène liées à l’utilisation des protections intimes. Pour limiter le risque, l’Anses recommande également de renforcer l’information des professionnels de santé et des femmes sur cette maladie et ses symptômes.
De plus, elle préconise que tous les fabricants affichent des indications claires relatives à ce risque sur les emballages et les notices d’utilisation des produits de protections intimes internes, en particulier les fabricants de coupes menstruelles, plus récemment arrivées sur le marché.
Aller plus loin
Coupes menstruelles et tampons : l’Anses publie les résultats de son évaluation complémentaire
Suite à son expertise sur la sécurité des protections intimes de 2018, l’Anses publie des résultats d’évaluation complémentaires. Elle confirme la nécessité de renforcer l’information des femmes et des professionnels de santé sur le risque de syndrome de choc toxique menstruel (SCT), qui concerne toutes les protections périodiques internes (tampons, coupes menstruelles, …).
Suite aux travaux d'xpertise de l'Agence, un décret impose désormais aux fabricants et metteurs sur le marché de renforcer l'information sur les emballages des tampons, serviettes, coupes ou culottes menstruelle. A partir du 1er avril 2024, devront figuer sur l'étiquetage et/ou la notice d'utilisation des produits, la liste des composants, avec pour chacun d'eux, le détail des substances et matériaux incorporés, la mention des modalités et précautions d'utilisation, ainsi que les possibles effets indésirables (irritations, intolérances, allergies, micro traumatismes) ou plus graves tels que le syndrome de choc toxique (STC) menstruel.